Invitée de la soirée : Mathilde Schoenauer Sebag, chimiste et artiste sonore
Thème : « Rendre audible le plus-qu’humain : l’écologie sonore au service d’une réorientation joyeuse de notre attention »
Au programme avec Mathilde : « Comment vit une levure ? Comment perçoit-elle le monde ? Comment le temps s’écoule-t-il pour elle ? Les biologistes ont leur réponse, mais les artistes sonores aussi, et ce genre de question fait partie du grand monde de l’écologie sonore. Entre le deep listening de Pauline Oliveiros, El Tren Fantasma de Chris Watson, l’orchestre animal de Bernie Krause, les crevasses des glaciers du grand nord, enregistrées par Jana Winderen, nous nous promènerons autour et parmi les ruines du capitalisme, dans un monde vivant, un monde qui inquiète ou rassure, mais qui nous rappelle résolument à notre place, celle de simples habitant.e.s d’une communauté terrestre. C’est par cette translation de l’attention que l’écologie sonore opère, comme nous le verrons par les mots, par les sons, mais aussi par l’expérience. »
L’intervention de Mathilde sera suivie d’un jam à laquelle vous pouvez amener avec votre instrument favori.
Ouverture des portes à 18h45 et début de l’atelier à 19h.
N’oubliez pas d’amener de quoi hydrater et nourrir vos méninges.
Notre attention a été attirée sur George Russell par un chapitre du livre « Plus Brillant que le Soleil » de Kodwo Eshun. Le livre a été publié en français en 2023 aux éditions Philharmonie de Paris mais il date en vérité de 1998.
Son chapitre 01 « Monde 4 : les texturmutantes du jazz » débute comme ceci :
Les deux dernières décennies de jazz constituent une machine collective à oublier les années 1968-1975, l’Ère au cours de laquelle ses musiciens pionniers ont été les ingénieurs d’un Programme spatial afrodélique, une Électronique d’un monde extraterrestre.La fusion des années 1970, le néoclassicisme des années 1980, l’acid jazz, le rap et le free jazz des années 1990: tous ces ennemis amers sont unis dans leur amnésie/aversion absolue à l’égard de l’Âge du jazz fission. Tout remonte à avant ou après l’Ère électronique, qui ouvre en 1968 avec « Electronic Sonata for Souls Loved by Nature » de George Russell et s’achève en 1974 avec « Dark Magus » de Teo Macero et Miles Davis.
George Russell est né à Cincinati (Ohio) en 1923. C’est un enfant métis abandonné très tôt par ses parents et confié à Bessy et Joseph Russell. Son père jouait du piano « tride » en même temps qu’il chantait. À 12 ans, George commence à jouer de la batterie. En 1940 il est titulaire d’une bourse de la Wilberforce University, une université noire où sont passés, entre autres Benny Carter, Coleman Hawkins et Ben Webster. Il rejoint rapidement comme batteur l’orchestre de l’université, the Wilberforce’s Collegians.
Appelé sous les drapeaux au début de la Seconde Guerre mondiale, Russell est diagnostiqué victime de la tuberculose et doit être hospitalisé durant 6 mois. C’est là qu’il rencontre le bassiste Harold Edward Gaston qui lui enseigne les rudiments de la composition et de l’arrangement. Retournant travailler en tant que batteur, il intègre ensuite l’orchestre de Benny Carter pendant 6 mois. C’est à Carter qu’il confiera sa première composition significative « New world ».
De 1946 à 1947, nouveau séjour à l’hôpital où il travaille ses conceptions harmoniques sur le piano dans un salon où se rencontrent les patients. De ses discussions avec Miles Davis qui vient lui rendre visite, Russell en déduit que le trompettiste souhaite trouver une façon nouvelle et plus large de jouer en relation avec les accords. C’est ainsi qu’il commence à jeter les bases de ce qui va devenir « Le Concept lydien d’organisation tonale ».
Tout en travaillant à la théorie, George Russell applique ses principes à la composition. L’orchestre de Dizzy Gillespie rend célèbre sa composition en deux parties Cubano Be, Cubano Bop en 1947, qui préfigure la fusion du be bop et du jazz cubain, le « latin jazz ».
George Russell commence alors à travailler sérieusement à sa théorie. Il prend un emploi alimentaire dans un grand magasin et, sur les conseils de Gil Evans, prend des cours de composition avec le professeur d’origine allemande Stefan Wolpe.
En 1951, Lee Konitz, enregistre « Odjenar » sur son album « Ezz-thetic ».
Entre-temps, sa théorie a pris forme. Il publie une première version de « The Lydian Chromatic Concept of Tonal Organization » en tant que syllabus en 1953.
Sous-titré « The Art and Science of Tonal Gravity », le travail de Russell postule que toute musique est basée sur la gravité tonale du mode lydien.
Le concept de George Russell repose sur le fait de jouer une musique construite sur des gammes ou des séries de gammes (modes) plutôt que sur des accords ou des harmonies.
Le « concept chromatique lydien », qui explore les relations verticales entre les accords et les gammes, est un exemple de création théorique issue du jazz.
D’après Russell, le mode lydien est le mode qui contient la plus grande stabilité musicale. En déployant le mode lydien selon une suite de quintes, les sept notes du mode aboutissent à la quarte augmentée (Fa dans le ton de do). Le do n’est plus la fondamentale, mais « le centre de gravité tonal » (CGT), parce qu’il représente l’élément le plus stable du mode.
Ce sont les bases de la théorie qui va donner naissance à un courant appelé le « jazz modal » qui a exercé une certaine influence jusque dans les années 1970. Un morceau de jazz modal contient souvent peu d’accords mais permet à l’improvisateur une grande liberté d’expression en s’appuyant sur les modes et un jeu dit « out » (en dehors de la tonalité de référence).
C’est en 1959 qu’on trouve la première forme aboutie de jazz modal sur le disque Kind of Blue avec entre autres John Coltrane et le pianiste Bill Evans, qui apporte sa connaissance de la musique classique (Ravel, Debussy) à Miles Davis. On trouve sur cet album le morceau So What, construit à partir de deux accords (16 mesures de ré mineur, 8 de mib mineur, 8 de ré mineur).
Pour en revenir à George Russell, il enregistre son premier album en 1956, « The Jazz Workshop ». Il sera publié chez RCA en 1957.
Puis c’est l’album New York, N.Y. de 1958 & 59, sur lequel on retrouve John Coltrane.
À partir des années 1960, il ira plus loin dans l’expérimentation intégrant dans son travail l’ atonalité (la « pan-tonalité » pour utiliser son vocabulaire), la musique concrète, la musique électronique et le rock.
1960 : Stratusphunk
1961 : Ezz-Thetics
1962 : The Stratus Seekers et The Outer View
1964 : Things new – unissued concert at Newport (RLR)
1965 : George Russell Sextet at Beethoven Hall(MPS)
Cet été, notre stage de 4 jours à la bibliothèque d’Ixelles aura pour thème : « Un discours ! Un discours… sonore ! »
Nous avons choisi comme fil rouge cette année le discours. Sonore, cela va sans dire. Parce que nous avions envie de mettre en valeur « un propos ». Cela peut être un discours prononcé lors d’un banquet, une production personnelle, sérieuse ou fantaisiste, un discours de circonstance ou un discours historique existant (libre de droits)… ou même un discours sans parole. On indiquera aussi des liens vers des archives, en guise de matière à triturer, habiller, illustrer…
Au cours du stage, vous aurez l’occasion de vous initier ou vous perfectionner au maniement des logiciels open source et multi-plateformes suivants : Audacity, Ardour, Vcv-Rack, LMMS.
Quelques précisions pratiques:
vous pouvez travailler sur votre ordinateur personnel ou sur un ordi de la bibliothèque. Lorsque vous utilisez votre ordi personnel, nous vous conseillons de télécharger et installer au préalable les programmes employés lors du stage :
N’hésitez pas à ramener votre casque, clé usb, contrôleur midi et autres instruments, c’est toujours utile bien que nous ayons aussi du matos à la bibliothèque.
Pour le lunch, on fonctionne en mode auberge espagnole : tout le monde apporte ce qu’il/elle veut et on mange tous ensemble.
Durée : du jeudi 14 août au dimanche 17 août.
Les portes de la bibliothèques (dans la cour du 19 rue Mercelis) ouvriront chaque jour à 9h30 mais on débutera véritablement à 10h.
Le dernier jour du stage, le dimanche 17 août à 18h, nous organiserons une séance d’écoute commune des réalisations autour d’un drink en présence d’invités.
Nous joignons une grille horaire avec le détail des activités en annexe.
Merci de penser à envoyer un mail à info@resonance-mao.be pour vous inscrire. Comme c’est un événement gratuit, cela nous permettra de mieux nous organiser.
Vous avez déjà reçu l’annonce de l’atelier VCV (tous les détails pratique dans le message précédent) l’inscription est nécessaire, mais il reste des places !
Pour ceux dont c’est le premier atelier, voici la traditionnelle présentation et un récap des ateliers précédents. On se retrouve vendredi 13 pour parler de modulaire, de hasard et de Suzanne Ciani.
Tous les niveaux sont bienvenus, musicien·nes ou non, avec ou sans laptop, avec ou sans bières. Comme il faut bien un prétexte pour faire des bruits bizarres, nous continuerons le cycle sur le hasard dans l’histoire de la musique, ses répercussions dans les musiques actuelles et comment l’appliquer nous-mêmes avec VCV Rack. Ce cycle est pensé comme des capsules indépendantes, donc pas d’inquiétude si vous débarquez. A titre informatif, ci-dessous un récap des ateliers précédents et des liens utiles.
Cette fois nous aborderons le travail de Suzanne Ciani, qui mélange le contre-point et le hasard sur son synthé Buchla. Nous verrons son parcours inédit, depuis son rôle de pionnière jusqu’a sa carrière actuelle où elle continue de se réinventer autour des 4 mêmes mélodies. Nous reproduirons des techniques équivalentes sur VCV Rack, suivit d’une jam sur toutes sortes d’instruments et systèmes modulaires.
Pour l’atelier du mois de mai, on va explorer un super programme open source (évidemment ) dont on n’a pas encore parlé à Résonance: Bespoke Synth!
Bespoke allie certaines composantes d’un DAW (Digital Audio Workstation) comme Ardour et de la synthèse modulaire comme VCV Rack, et bien plus d’autres choses encore
Ce vendredi, on se mettra donc en mode découverte du programme: – les bases – la création de patch de synthèse modulaire – le livecoding en python
+ Notre jam traditionnelle à la fin de l’atelier!
Comme d’hab, des ordis et casques sont disponibles à la bibliothèque, mais n’hésitez pas à prendre les vôtres si vous préférez. Ouverture des portes à 18h45 et début de l’atelier à 19h tapantes. N’oubliez pas d’amener de quoi hydrater et nourrir vos méninges
Au plaisir de vous voir vendredi, Le collectif Résonance
Spleeter est une application open source développée avec l’aide de Deezer qui permet de séparer les différentes sources sonores qui composent un morceau : voix, batterie, guitare, basse, clavier…
– à partir de 19h : initiation aux processus Spleeter de séparation des pistes avec Denis.
– partage d’expérience avec Eamonn.
Ensuite, vers 21h, jam avec les instruments de la bibliothèque et ceux que vous voudrez apporter.
Vous pouvez également amener boissons et biscuits à partager.
Le 14 mars, nous organisons un atelier dédié à Sonic Pi :
– D’abord, à partir de 19h, une séance d’introduction et de prise en main de Sonic Pi avec Abde qui montrera comment on peut rapidement obtenir des résultats à l’aide de quelques commandes simples à manier.
– Ensuite, présentation de la composition Soundscape de Maxime, une création sonore aléatoire à partir de séquences d’instruments classiques, programmée avec Sonic Pi par Frédéric.
+ Et en fin de soirée : la jam
Vous êtres attendus à la bibliothèque d’Ixelles partir de 18h30 avec ce que vous voudrez apporter : ordi portable, casque, instruments, boissons…
– une présentation du fameux « Amen Break« , le mythique sample de batterie utilisé à toutes les sauces; – présentation et bidouillage avec le super synthé open source Surge.
+ la jam de fin de soirée.
Ouverture des portes à 18h30 et début de l’atelier à 19h tapantes !
N’hésitez pas à ramener de quoi grignoter et vous hydrater 🙂